vendredi 21 août 2009

L'empereur te révelera la vraie nature de la force

Allez ! On se remet aux carnets de voyage. Aujourd’hui on parle du palais impérial de Tokyo (ou Kokyo littéralement « Résidence de l'Empereur ») demeure de l'empereur du Japon. D’une superficie de 3,41 km², il est situé à l'emplacement de l'ancien château d'Edo, résidence des shoguns Tokugawa, il garde de son passé de château-fort quelques vestiges de fortifications que sont les très imposants murs inclinés en pierre lisse, et surtout les douves qui l’isolent du reste de la ville.



Il est organisé en trois îles reliées entre eux par de nombreux ponts et entourée par de profondes douves :

-Le Jardin extérieur du Kokyo, au sud-est, qui sert d'avant-cour au palais.

-Le Parc du Palais impérial et le Jardin Nord ou Kitanomaru, contenant notamment le hall Budô, complexe sportif construit pour les jeux olympiques de 64.

-Le Jardin de l’Est qui en plus d’être splendide abrite notamment le musée des Collections impériales.On traitera ce dernier plus tard car il vaut bien une note à lui seul.

Avant de parler de ces choses plus avant, résumons un peu l’histoire de ce site :
Le premier château d’Edo date de 1457, il fût le centre politique du Japon de 1603 à 1867 durant tout le shogunat des Tokugawa. Après la restauration Meiji et l'éviction des shoguns (une histoire sympa et pas avare en coup de katana, mais on en reparlera), la cour impériale migre de Kyoto vers Tokyo et squatte alors la forteresse qui devient la résidence de l'empereur. Comme une bonne partie de Tokyo, il fut bombardé et détruit pendant la Seconde Guerre mondiale puis reconstruit à l'identique. Cependant au cours de son histoire, il a aussi subit des incendies à répétitions, et des tremblements de terre, bref aucun bâtiment ou presque n’est ancien.

En chiffres c’est près de 23000m² réparti dans 7 bâtiments. Bref plutôt cossu, mais invendable sans ses trois régiments de femmes de ménage.

On s’en doute, et pour cause de locataire, la majorité du palais lui-même n'est pas accessible au public à l'exception des jardins de l'Est. On ne peut visiter l'intérieur du palais que deux jours par an : le jour de l'anniversaire de l'empereur (23 décembre) et le nouvel an (2 janvier) ; tandis que le susnommé locataire est partie fêter tout ça en ville avec moult saké. Ces deux jours, après de nombreuses (dizaines d’) heures d'attente, le public peut apercevoir pendant quelques secondes seulement le souverain à un balcon, (non mais il se fout de la gueule de qui ! Chez nous pour moins que ça on l’aurait déjà raccourcit de 30cm).

Bon allez place aux clichés!

Le jardin extérieur :

Bas en gros c’est la place devant l’entrée principale du palais. Que dire de plus… ah si il envoie du lourd !


La modeste porte du jardin extérieur.


L'entrée des appartements de sa majesté (le bâtiment au fond), joli mais inaccessible.


L'entrée principale du palais.


Quel dommage que tout ces bâtiments soient modernes.


Ça c'est des remparts!


Jardin du Nord :


Le Kitanomaru, anciennement occupé par la garde de l'Empereur (samouraïs et tout ça tout ça), n’a plus de jardin que le nom. En effet, situé à coté d’une autoroute, il abrite notamment le Budokan, un stade pour les compétitions d’arts martiaux (ainsi que les parkings qui vont avec),


mais aussi le Musée des Sciences (au rez-de-chaussée duquel il y a un grand magasin d'occasions).


Et le musée d'art moderne



Du coup c’est vrai qu’il ne fait pas le poids en comparaison du jardin de l’Est, mais néanmoins on peut y voir deux ou trois choses intéressantes.

Comme la porte Tayasu-mon, une porte assez imposante qui donne sur des remparts et des douves très hautes de ce coté. Étrangement, c’est à cet endroit que j’ai le plus l’impression de me trouver dans un ancien château fort, sans doute à cause du fort dénivelé entre l’enceinte et la rue en bas.



A la limite du palais impérial, se trouve le sanctuaire Yasukuni-jinja.


Fondé par un chef militaire de haut rang de l'armée impériale sous le règne de l’empereur Meiji est dédié à la mémoire de tous les Japonais morts à la guerre, au service de l'empereur, entre 1853 et 1945, soit près de 3 millions de morts.
Le petit problème vient du fait qu’au nom de l'unité nationale, les autorités japonaises ont inhumé ici des militaires anonymes de tout rang (sans que l’on demande à leur famille d’ailleurs), mais aussi des criminels de classe A de la seconde guerre mondiale. Autant dire que les visites d’officiels sont ici toujours très controversées et faites généralement à titre privé.
A cause de ce qu’il représente c’est le lieu de rassemblement des nationalistes nippons, nostalgiques de la "grandeur" passée de l'Empire du Soleil Levant. En gros c’est comme notre extrême droite en France.
Le jour où j’y suis allé, des élections très importantes devaient bientôt avoir lieu, alors j’ai pu assister à un spectacle assez … spécial. J’ai eu droit au baroud d’honneur d’une trentaine de gars, avec le drapeau de l’empire, les militaires en uniforme de la dernière guerre (portant le sabre), tout le tintouin. Ils ont défilé en fanfare devant le temple, puis se sont ensuite engouffré dans une vingtaine de Jeeps militaires anti émeutes (avec des gros pare-chocs anti-manifestants et des grillages anti-projectiles aux vitres) peintes en noir et équipés de gigantesques hauts parleurs depuis lesquels ils diffusaient de la propagande et des marches militaires tout en se baladant dans les avenues du centre, bref flippant. Mon camarade japonais me déconseille de prendre des photos, ils sont parait-ils assez chatouilleux… c’est marrant ça m’était pas venu à l’esprit… Hum le Japon n’est pas aussi idyllique que l’on croit.

2 commentaires:

Ruxhart a dit…

"Le Japon n'est pas aussi ydillique qu'on le croit."
Seuls les weeaboos pensent que le Japon est la terre promise.

Jolis clichés et, mazette, que d'infos ! Tu notes tout ça pendant tes visites ou tu nous fais une resucée de Wikipédia ? (J'avoue, je suis mesquin. Ça doit être la jalousie.)

La flemme de tout commenter point par point. Il n'empêche que ce sont de sacrés truc à visiter. D'ailleurs, c'était pas en une fois, quand même ?

Pour finir, une réclamation : où est passé le "niveau de geek requis" ? T'as perdu ton meilleur gag récurrent !

Bramadanthe a dit…

J'admets être un brin weeaboo comme tu dis. Mais pour les infos, j'ai un bon guide, et je complète les infos manquantes en regardant les panneaux sur place et en consultant l'Internet. Ca prend en général beaucoup de temps, mais c'est pour moi un moyen de faire le point avec moi même sur mon voyage, mais j'essaye de céder le moins possible au syndrome du copier coller.
Tu aimais les "niveaux geek requis", oh joie! ils reviendrons! En fait, je croyais que ça alourdissait sans faire rire. Merci donc.